A propos des figures placées sur des pinacles ou des gâbles dans 1'architecture gothique

Statues to be placed on the Tiburio of the Milan Cathedral are mentionned in the text of the Annali and later were represented on the famous cross section published in 1521 by Cesare Cesarmi in his Vitruve translation. Their iconography had been changed since 1400. Instead of the Maiesta domini among the evangelists according to the original disposition on the woodcut of Cesarini the Virgin in a halo is represented. This changement seems to be symptomatic for the major iconographie frameworks of the sculpture cycles. The innovation to place the figures of angels above the portal gables can be attributed to Giovanni Pisano. He might have followed a design of Parisian origin on his Sienese facade. On the inner wall of the South transept of Notre-Dame in Paris there was the statue of Christ among two angels. The preparatory drawings to the front of Orvieto Cathedral show a tendency to enrich the iconographie program of the decoration. An apocalyptic cycle was realised only later and with a lot of modification. The second main subject was introduced with the appereance of the Majesty of the Virgin in the middle portal tympanum and continued by the Coronation of the Virgin in the central gable. It was executed in the mosaic decoration of the facade. It seems that the inovation by Ulrich von Ensingen in his project for the West tower of Ulm cathedral had his roots in a fusion of ideas of the Prague Parler circle and of the Strasbourg cathedrale workshop. It is a colossal conception as well as utopie in technical possibilities, to place a hugue statue above the fleuron of the spire. In Late Gothic plans, as in the cross section of the Milan Cathedral by Cesarini, there is in most cases a statue of the Virgin encircled by the rays of Sun. So the heavenly court of the Last Judgment was replaced by the Apocalyptic figure of the Woman dressed in Sun, due to the ideas of Late Middle Ages.Des figures placées en haut du tiburio de la cathédrale de Milan sont attestées par les Annali aussi bien que par la fameuse coupe transversale de cet édifice publiée en 1521 par Cesare Cesarini. Le programme iconographique fut modifié à partir de 1400, car à la place de la Majesté divine entourée par les évangélistes prévue initialement, on voit sur la gravure de Cesarini la Vierge représentée dans une auréole rayonnante. Il semble que ce sont les cadres thématiques les plus importants de ces cycles de sculptures. L'innovation des anges sur les gâbles des portails peut être attribuée à Giovanni Pisano qui, sur la façade siennoise, semble avoir suivi un exemple parisien comme à Notre-Dame de Paris, où sur les parois intérieures du transept sud la figure du Christ est entourée par des anges sur les sommets des gables de l'articulation aveugle. Les dessins pour la façade ouest de la cathédrale d'Orvieto révèlent une tendance à élargir l'iconographie du décor architectural. Il s'agit d'un programme apocalyptique réalisé plus tard et avec beaucoup de modifications. L'autre thème principal de la façade est inauguré au tympan du portail central par la Majesté de la Vierge (peut-être un Couronnement de la Vierge ?) au gâble central, complété par le décor massif de la façade. Une fusion des idées parisiennes avec celles qui sont apparues sur le chantier de Strasbourg semble avoir servi de base à l'innovation architecturale d'Ulrich von Ensingen dans son projet pour le clocher ouest de la cathédrale d'Ulm. Il s'agit de l'idée non moins colossale que hardie, voire utopique du point de vue technique, de placer une figure de grande dimension sur le fleuron terminal des flèches. Sur les projets du gothique tardif, sur la coupe de la cathédrale de Milan illustrée aussi par Cesarini, on y trouve obligatoirement la statue de la Vierge entourée des rayons du soleil. Ainsi, à la cour angélique du Jugement dernier s'est substituée la figure apocalyptique de la Femme vêtue en soleil, qui correspondait mieux aux idées du temps.Marosi Ernő. A propos des figures placées sur des pinacles ou des gâbles dans 1'architecture gothique. In: De l’art comme mystagogie. Iconographie du jugement dernier et des fins dernière à l’époque gothique. [Actes du colloque de la Fondation Hardt, Genève, 13-16 février 1994] Poitiers : Centre d'études supérieures de civilisation médiévale, 1996. pp. 211-219. (Civilisation Médiévale, 3