Structures ornementales et ornements à motifs structuraux : les appareils peints jusqu'à l'époque romane

The most simple and probably most widespread motif of painted architectural decoration in the Middle Ages is the masonry pattern. There is no doubt this has been derived from Roman art but it is uncertain where and when the earliest medieval specimen can be proved. The archaeological facts of the stated monuments are either unknown or not sufficiently documented. Because of the frequent occurrence of masonry pattern in France, England and Germany its origin can be estimated north of the Alps, whereas Italy favoured the tradition of painting bricks or marble panels. It is almost impossible to track down particular items (single or double lines, crossing double joints, white on yellow ground, red on white or grey ground) to certain periods, areas or architectural schools including monastic ones, for example the basic version of red lines on white ground can be found nearly anywhere at any time. Up to the end of the Romanesque period the masonry pattern was frequent but not as indispensable as it became later in gothic architecture. The idea of the painted masonry was neither imitation nor illusion but the intention to build up ideal walls both from inside and outside. The real technical structure disappears but will reappear as an ornament pattern gaining aesthetic and symbolic value. The decoration with painted blossoms in particular transforms the basically tectonic motif into an ornament sometimes similar to tapestry pattern.Le motif décoratif le plus simple et surtout le plus répandu dans la peinture murale médiévale est le faux appareil. S’il ne fait pas de doute qu’il trouve son origine dans l’art romain, il est par contre très difficile de déterminer précisément sa date et son lieu d’apparition au Moyen Age. Les faits archéologiques (stratigraphie) des monuments en question sont soit incertains soit insuffisamment documentés. En ce qui concerne le « grand appareil peint », on estime que cette décoration est apparue au Nord des Alpes, car elle est particulièrement présente en France, en Angleterre et en Allemagne. En Italie, au contraire, c’est la peinture de briques qui constitue le motif traditionnel. Pour l’époque romane, il est difficile d’attribuer certaines variantes (par exemple blanc sur fond jaune, rouge sur fond gris etc.) à des siècles, des régions ou des écoles précises. Cela vaut en particulier pour cette version de base « lignes rouges sur fond blanc » que l’on retrouve à différentes périodes et en de nombreux endroits. L’emploi du faux appareil n’a cessé de se développer au cours de l’époque romane, mais ce n’est qu’à l’époque gothique qu’il atteindra son apogée. Il ne s’agissait pas, avec cette décoration, de réaliser une imitation ou de faire illusion (trompe-l’oeil), mais de montrer un mur idéal, à l’intérieur comme à l’extérieur du bâtiment. L’assemblage technique réel du mur disparaît, mais est repris en tant qu’ornement (Muster, pattern), lui donnant ainsi une valeur esthétique et symbolique. Des variantes ornementales font leur apparition (lignes doublées, lignes entrecoupées), en particulier l’ajout de fleurs et de rinceaux peints qui transforment la surface brute de la structure en un ornement à motifs structuraux.Autenrieth Hans Peter. Structures ornementales et ornements à motifs structuraux : les appareils peints jusqu'à l'époque romane. In: Le rôle de l’ornement dans la peinture murale du Moyen Âge [Actes du colloque international tenu à Saint-Lizier, 1er – 4 juin 1995] Poitiers : Centre d'études supérieures de civilisation médiévale, 1997. pp. 57-72. (Civilisation Médiévale, 4