Freins et leviers à la prise en charge en soins premiers des psychotraumatismes des exilés en Île-de-France

The mental health of exile population are often sidestepped in primary care. The objective of our study is to determine the factors related to general practitioners which may have an impact on primary care of mental health of exile patients affected by psychotraumatic disorders. A qualitative study was conducted with 20 physicians practicing in Île-de-France by semi-directed interviews between July and December 2018. Several factors interfering in the primary care of psychotrauma of exile patients were identified from 12 interviews with general practitioners working in distinct structures. Their life experience and the organization of the healthcare system hindered their access to medical care. The intricacies related to their status as migrant and psycho-socio-cultural background made the consultation of this population time-consuming, especially when language and cultural barriers hampered the communication, particularly at a psychological level. Furthermore, personal and professional involvement modulated general practitioners’ sensitivity and apprehension towards psychotraumatic disorders of exiles. On the other hand, patients’ lack of trust in the physician and obstacles in the referral to specialists prevented an optimal management of mental health for this vulnerable public in primary care. Primary care practitioners experience numerous difficulties in the care of psychotraumatic disorders of exile patients on the structural, socio-cultural and emotional dimensions. Measures acting on clinical training, practice, and organization are needed to improve the primary care of mental health of this population.La santé mentale des exilés reste souvent négligée dans leur parcours de soins. L’objectif de notre étude est de déterminer les facteurs relatifs aux médecins généralistes affectant la prise en charge de la santé mentale en soins premiers des patients exilés souffrant de troubles psychotraumatiques. Une étude qualitative a été menée auprès de 20 médecins exerçant en Île-de-France par entretiens semi-dirigés entre juillet et décembre 2018. De multiples facteurs ont été identifiés à partir de 12 entretiens des médecins généralistes travaillant dans des structures distinctes. Pour les exilés, leurs parcours de vie et l’organisation du système de soins rendaient l’accès aux soins difficile. La complexité liée au statut de migrant et au contexte psycho-socio-culturel rendait la consultation chronophage, d’autant plus que les barrières de langue et culturelle entravaient l’efficacité de la communication, notamment sur le plan psychologique. Les implications personnelles et professionnelles modulaient la sensibilité et l’appréhension des médecins généralistes face aux troubles psychotraumatiques des exilés. Le manque de confiance envers le médecin et le relais spécialiste difficile empêchaient une prise en charge optimale de la santé mentale de ce public vulnérable en soins premiers. De nombreuses difficultés dans la prise en charge des troubles psychotraumatiques des patients exilés sont éprouvées par les professionnels de soins premiers, sur les plans structurel, socioculturel, et émotionnel. Des mesures agissant sur la formation, la pratique clinique, et l’organisation des soins sont nécessaires pour faciliter les soins premiers de la santé mentale de cette population