Biographical approaches in prison confinement : which biographical patterns in perspective ?

Réalisés durant cinq années passées en milieu carcéral, les travaux de cette recherche interrogent le rapport à l’enfermement de la personne pendant son parcours carcéral, en lien avec la démarche de biographisation définie par Christine Delory-Momberger, (2003) comme une activité à la fois mentale, verbale, comportementale par laquelle l’individu, dans les conditions de son inscription socio-historique, intègre, structure et interprète les situations et les évènements de son vécu. Cette thèse examine la nature dynamique du lien qui existe entre expérience carcérale et processus de subjectivation, tenant compte à la fois de la dimension personnelle et temporelle, du sens donné à cette expérience par la personne et de sa marge de manœuvre dans la construction de son parcours. Elle se donne pour objectif de mieux comprendre les modes d’appréhension de l’expérience carcérale du point de vue des personnes, au regard de ce qu’elles en disent et de la façon dont elles en parlent. Elle nous permet de saisir les effets d’apprentissage qui découlent de l’expérience carcérale, de comprendre quels sont les processus de changement et d’émancipation qui s’opèrent chez l’individu pendant et après son parcours. La démarche empirique et qualitative reposant sur les récits de vie ouvre à une compréhension herméneutique des processus de construction, de transformation ou repositionnement identitaire des personnes à l’œuvre dans la narration et leur manière de se biographier. Cette thèse apporte des éléments de compréhension aux concepts de la délinquance, celui de l’enfermement et celui des bifurcations biographiques. Par ailleurs l’exploitation des résultats issus des analyses permet d’élaborer des patrons biographiques tenant compte des divers réajustements, repositionnements biographiques qui conduisent les personnes à modifier leurs pratiques délictuelles au point de transformer leur mode de vie dont les comportements déviants étaient récurrents.Conducted for five years in prison, this research questions the report on the person's confinement during his/her prison journey, in connection with the biographing process defined by Christine Delory-Momberger, as a mental, verbal, behavioural activity in which the individual, in the conditions of his or her socio-historical registration, integrates, structures and interprets the situations and events of his or her experience. This thesis examines the dynamic nature of the link between the prison experience and the subjectivation process, according both the personal and temporal dimension, the meaning given to that experience by the person and his flexibility in constructing his or her life. It aims to better understand the ways in which the prison experience is apprehended from the point of view of people, in terms of what they say and how they speak about it. It allows us to understand the learning effects of prison experience, to understand the processes of change and emancipation that occur in the individual during and after his prison experience. The empirical and qualitative approach based on life stories opens up a hermeneutic understanding of the processes of constructing, transforming, or repositioning people at work in narration and their way of biographing. This thesis provides insight into the concepts of delinquency, containment and biographical bifurcations. Moreover, the use of the results of the analyses makes it possible to develop biographical patterns that take into account the various adjustments, biographical repositions which lead people to change their criminal practices to the point of transforming their way of life, whose deviant behaviour was recurrent