La monarchie française du milieu du XVIe à 1715. L'esprit des institutions

Cette synthèse a été rédigée par trois historiens du droit et des institutions : Jean-Marie Carbasse, professeur à l'université Panthéon-Assa (Paris II), Gullaume Leyte, professeur à l'université René Descartes (Paris V), Sylvain Soleil, professeur à l'université de Rennes I.National audiencePendant des siècles, la France s'est identifiée à ses rois. Plus encore peut-être que dans les autres pays d'Europe, la monarchie y apparaissait comme la forme la plus naturelle du gouvernement, et même la seule possible. A première vue, c'était un régime politique simple : depuis la fin du Moyen Age, le roi y disposait seul de la puissance souveraine, et tout s'organisait autour de lui. On prête même à Louis XIV, dont le règne personnel marque l'apogée de la monarchie dite " absolue ", la prétention de ramener l'Etat tout entier à sa personne : " l'Etat, c'est moi ! ", aurait-il affirmé. En réalité, comme beaucoup de " mots " historiques, celui-ci n'a jamais été prononcé. Et il ne pouvait pas l'être. Car le roi, loin de se confondre avec l'Etat, n'en fut jamais que le premier serviteur : un élément parmi d'autres, même si c'était l'élément central, dans un dispositif institutionnel très complexe. Celui-ci s'est développé pendant des siècles, ajoutant rouage sur rouage, pouvoir sur pouvoir, branche sur branche, au point d'apparaître au XVIe siècle comme un arbre trop touffu, voire un inextricable maquis... Cet ouvrage, qui envisage la monarchie française entre le début des Guerres de religion et la mort de Louis XIV, n'a pas pour objet d'en décrire par le menu toute l'organisation institutionnelle. Au-delà du détail de la répartition des compétences et des règles de fonctionnement, son propos est simplement d'en faire comprendre la logique générale, en somme l'esprit et de saisir cet esprit à la fois dans sa permanence et dans son évolution, en replaçant le " moment " étudié dans une perspective plus longue