Evolution de la reproduction coopérative chez les mammifères : une approche interspécifique centrée sur la coévolution des traits constitutifs

Cooperative breeding is a social system in which only dominant individuals access reproduction while subordinates, which are mostly their previous offspring, care for the young. The evolution of cooperative breeding may be explained by non-exclusive hypotheses including indirect fitness gains, high costs of dispersal in harsh environments, or compensation by group-size benefits. In order to shed light on the evolutionary mechanisms of cooperative breeding, we used an interspecific approach focused on the phylogenetic reconstruction of the coevolution of the three constitutive traits (delayed dispersal, reproductive suppression and alloparenting) in the mammalian orders where it occurs. We showed that evolutionary pathways to cooperative breeding in Primates and Carnivores were different in terms of directionality and stability of intermediate combinations. We also suggested climate variables displaying an association with cooperative breeding to be actually associated with different constitutive traits, and therefore different evolutionary steps. This thesis thus emphasized the importance of treating complex social systems as combinations of their constitutive traits rather than indivisible sets. This approach is especially relevant for rare social systems, as it also provides a methodological answer to rarity-related issues. It also stressed that highly similar social systems could actually be underlain by strikingly different evolutionary processes depending on taxaLa reproduction coopérative est un système social dans lequel seuls les individus dominants ont accès à la reproduction et où les subordonnés, en grande majorité leurs descendants, apportent des soins aux jeunes. Son évolution peut être expliquée par des hypothèses non-exclusives incluant le gain indirect de valeur sélective, un coût élevé de dispersion dans des environnements difficiles, ou une compensation par des bénéfices liés à la taille du groupe. Afin d'éclaircir les mécanismes évolutifs de la reproduction coopérative, nous avons utilisé une approche interspécifique fondée sur la reconstitution phylogénétique de la coévolution des trois traits la constituant (retard de dispersion, suppression reproductive et alloparentalité) dans les ordres de Mammifères où elle est présente. Nous avons mis en évidence des chemins évolutifs différents chez les primates et les carnivores en termes de directionalité et de stabilité des configurations intermédiaires. Nous avons également montré que les variables climatiques associées à la reproduction coopérative étaient associées à différents traits constitutifs, et donc à différentes étapes de son évolution. Cette thèse a ainsi souligné l'importance de considérer les systèmes sociaux complexes comme des combinaisons de leurs traits constitutifs plutôt que comme des ensembles indissociables. Cette approche est particulièrement pertinente pour les systèmes sociaux rares, car elle apporte aussi une réponse méthodologique aux problématiques rencontrées lors de leur étude. Elle a également montré que des systèmes sociaux apparemment similaires pouvaient être sous-tendus par des mécanismes évolutifs très différents d'un taxon à l'autr