NOTES SUR LES ENLUMINURES DE L’ITALIE MERIDIONALE ET DE LA DALMATIE AU MOYEN AGE

L’auteur traite la problème de la peinture médiévale d’enluminures en Dalmatie et des relations artistiques avec l’Italie – domaine encore insuffisamment élucidé – ainsi que des questions concernant l’iconographie, les styles et les écoles. Dans le cadre de ce problème, l’auteur attire l’attention sur quelques miniatures du XIe s, de Zadar et d’Osor, de même que sur leur provenance, parmi lesquelles se trouvent deux miniatures (La Cène Secrète et l’Apôtre Marc) du célèbre évangéliaire de Većenega qui est atribué au style bénéventin du XIe s. Et étant donné que, par leurs caractéristiques stylistiques, les miniatures en question se différencient des autres ornements, elles sont attribuées au style Comnène byzantin de la seconde moitié du XIIe s. L’auteur fait une comparaison entre ces miniatures et d’autres des X-XIe s. du Vatican et conclut que le maître de Zadar, auteur de la miniature sus-mentionnée, a eu comme modèle direct une miniature quelconque de la famille à laquelle appartient aussi celle du Vatican. Cela conduit à une nouvelle opinion quant à la datation, et l’auteur conclut que les deux miniatures en question de l’Evangéliaire de Većenega ont été faites en même temps que les autres, mais par un autre artiste. Quant à leur datation de la fin du XIe s., et non du XIIe, elle apparaît lors de comparaisons iconographiques et stylistiques. Les éléments byzantins visibles du XIe s. doivent s’étudier à travers les manuscrits grecs et latins et ainsi que sur leurs miniatures originaires du sol italien où la substance byzantine a connu une variante sud-italienne. Les manuscrits grecs enluminés de l’Italie médidionale étaient utilisés comme modèles dans les scriptoria latines du même territoire qui avaient quelquefois les mêmes sources bénéventines, ce qui indique un cercle artistique unique dans cette région de la Méditerranée. A ce même et vaste cercle appartient l’évangéliaire d’Osor qui présente des ressemblances très marquées avec certaines enluminures de l’évangéliaire de Većenega. Le terme employé habituellement jusqu’à ce jour de »miniature du Mont Cassin« doit être différencié car il est trop étroit et défini pour qu’on puisse y englober le large cadre chronologique et géographique des miniatures du Sud de l’Italie. Bien qu’en grande partie le caractère des miniatures dans les scriptoria de l’Italie soit formé d’éléments byzantins, islamiques, carolingiens, romains et nordiques, pourtant, à différentes époques, et dans différentes scriptoria, on arrive à des enluminures et innovations variées, et à des différences subtiles qu’il faut essayer de distinguer, et pour lesquelles il faudrait attester certains liens plus étroits entre chacune des scriptoria et leurs manuscrits