LA REFORME DE L\u27EGLISE ET LE PREMIER ART ROMAN SUR LA COTE ORIENTALE DE L\u27ADRIATIQUE

Crkvena reforma na istočnom Jadranu polučila je prve rezultate kad na splitsku nadbiskupsku stolicu sjeda Lovro, a u Trogiru biskupom postaje Ivan. Dolazak te dvojice prelata iz Osora bijaše od papinske kancelarije svakako temeljito pripremljen. Papinski izaslanik na splitskim saborima Majnard bijaše, naime, opatom u Pomposi, odakle su već tijekom prve polovice ll. st. upravo u Osor dolazile reformatorske ideje. Reformirani benediktinci kamaldoljanskog ogranka iz Osora uspostaviše ranije preko sv. Gaudencija osorskog veze s Romuaidom, osnivačem reda i reformatorom. O toj pak vezi svjedoči i skulptirana fasada opatijske crkve u Osoru, rađene po uzoru na pompozijansku. Rezultat reformskih nastojanja nakon splitskih sabora bijaše podizanje niza novih samostana. Ta nova crkvena arhitektura rezultat je liturgijskih mijena koje je na Jadran donijela reformirana crkva. Morfologija trobrodnih bazilika elaborirana je ranije u širim europskim prostorima, i ta je arhitektura na Jadranu zapravo internacionalna ranoromanička arhitektura, za razliku od skupine ranoromaničkih dalmatinskih crkava kojima se geneza može pratiti iz regionalne predromanike. Analizom obiju grupa daju se parametri za definiranje ranoromaničke arhitekture 11. st. na istočnoj obali Jadrana.La grande reforme de l\u27Eglise, au XIe siecle, n\u27a pas ete aussi facile arealiser sur la cote orientale de l\u27 Adriatique que dans cettains pays d\u27Occident. Habitue aux coutumes en usage de l\u27Eglise orientale, le clerge ne pouvait que difficilement accepter certaines des exigences-cles de la paupaute reformee., Cette reforme n\u27a obtenu ses premiers resultats sur le rivage Adriatique oriental qu\u27au cours des annees soixante du XIe siecle, apres que monseigneur Lovro, a ete intronise archeveque de Split, et monseigneur Ivan eveque de Trogir. Ce n\u27est pas du tout fortuitement que ces deux prelats, deja orientes auparavant dans l\u27esprit de la reforme, viennent d\u27Osor pour assumer leur nouvelle charge. Des moines reformes y exer­~aient deja leurs activites depuis quelques decennies, et le fait qu\u27ils appartenaient a ~ branche reformee de l\u27ordre des camaidules, est assez revelatrice. Cet ordre a ~te fonde par Saint Romuald, en 1027, apres une vie debauchee dont il a passe une moindre partie dans l\u27abbaye de Pomposa. En 1001, Romuaid s\u27est rendu en Istrie ou il a passe quelques annees de sa vie. Saint Gaudence, eve que et auparavant moine d\u27Osor, fut le disciple de Saint Romuaid. Il n\u27est pas d\u27une irnpot:tance decisive qu\u27ils se soient rencontres precisement en Istrie ou a Osor, ou ailleurs, peut-etre meme a Pomposa. Le fait subsiste que saint Gaudence deva it etre au courant, par son maitre de toutes les tendances de reforme de la celebre abbaye. Quelques faits nous persuadent que deja dans la premiere moitie du XIe siecle, l\u27abbaye de St. Pierre d\u27Osor etait un foyer de reforme de I\u27Eglise sur la cote Adriatique. Ses liens avec Pomposa sont prouves par les relations entre saint Gaudence et saint Romuaid, ainsi que par la sculpture de la fa<;ade de l\u27eglise de l\u27abbaye. Des fragments de sculpture de la fa<;ade, decouverts a Osor (fig. 2), indiquent qu\u27eUe a ete edifi6e sur le modele de la fa<;ade de I\u27abbaye de Pomposa, et d\u27autres edifices semblables (Torcello, Venise). Puis le depart des deux p\u27relats d\u27Osor pour assumer les charges les plus importantes de la hierarchie de I\u27 Eglise de Dalmatie an cours des tendances de la reforme ne peuvent que renforcer la these selon laquelle la reforme etait deja introduite depuis assez longtemps a Osor. II semble que ce depart ait ete prepare a l\u27avance par la chancellerie de la papaute. Une autre information, presque sans importance en soi, mais assez essentielIe dans le contexte presente, nous en persuade. Le pape Nicolas II delegue I\u27abbe Meinard en tant que legat pontifical au concile de Split. Certes, ce n\u27est pas fortuitement que Meinard est abbe de Pomposa; il est donc de cette meme abbaye d\u27ou les idees de reforme parvenaient a Osor quelques decennies avant. De toute evidence, en reflećhissant de la meme fa<;on et conduits par les memes idees, Meinard, Lovro, et meme Ivan de Trogir pouvaient former le noyau de la grande reforme en Dalmatie. Il n\u27est donc pas etonnant qu\u27un assez grand nombre de couvents benedictins soient fondes sur la cote orientale Adriatique, et que ceci soit lie au sejour de Meinard en Dalmatie. Deja reformes depuis quelques decennies, en propageant Ieurs idees, les benedictins pouvaient grandement aider a la realisation de I\u27idee du grand pape. De plus, leur architecture apporte des nouveautes sur I\u27espace de la cote Adriatique orientale. Les modifications de l\u27expression artistique du XIe siecle sont precise ment le resultat de ces changements dans l\u27Eglise. Ce sont tout d\u27abord le resultat des mutations de la liturgie que la nouvelle Eglise reformee a apportees sur la cote Adriatique. Toute la morphologie de cette architecture est elaboree au debut sur de vaste s espaces europeens, et cette architecture sur la cote Adriatique est, a vrai dire, l\u27architecture internationale du Premier art roman. D\u27apres leur type, ce sont des basiliques a trois nefs, forme en usage sur tout l\u27espace mediterraneen de la premiere architecture romane. Les impulsions directes sont venue s du territoire lagunaire italien, le plus proche. C\u27est visible dans l\u27usage de la colonne et non du pilone en rna<;onnerie, des chapiteaux de type corintbien a feuilles d\u27acanthe, sur le modele d\u27Aquilee, et de la decoration des fa<;ades sembl abies a cell e de Pomposa. On voit pour la premiere fois a Osor cet ornement de fa<;ade dans la premiere moi tie du XIe siecle. L\u27organisation de l\u27espace interieur de ces basiliques a trois nefs se conforme aux nouveaux besoins de la liturgie: la concentration du rite dans le sanctuaire. Tout est strictement re alise par un systeme a trois absides. Dans l\u27eglise de l\u27abbaye Saint Pierre (sv. Petar) a Supetarska Draga dans l\u27ile de Rab, fon dee en 1059, ont ete constatees des traces de la haute balustrade du choeur penetrant profondement dans la nef centrale de l\u27eglise, jusqu\u27au troisieme couple de colonnes (fig 3). Les chapiteaux, temoignages visuels, sont differents de ceux des autres de l\u27eglise, precisement sur ce couple de colonnes. Un autre groupe de monuments du XIe siecle, generalement concentres en Dalmatie moyenne, presente les memes caracteristiques »d\u27exteriorite« du Premier art roman: les sculptures sont sur les fa<;ades. Le porta il de l\u27eglise Saint-Laurent (sv. Lovro) a Zadar (fig. 8) est l\u27un des plus anciens exemples en Europe; il a ete real ise au cours de la quatrieme decennie du XIe siecle. Les egli ses de ce groupe ont lew genese dans la tradition locale pre-romane; elles apportent une nouvelle solution aux problemes herites du »westwerk« atrophie, du clocher dans l\u27axe de la fa<;ade, de la coupole dominant la travee centrale, de la realisation de la voute, etc ... (fig. U). Les nouveau te s que ce grupe de monuments apporte dans l\u27architecture du XIe siecle sont les changements de rapport des volumes et de l\u27espace en mettant en valeur les tendances d\u27une articulation graduee (fig. 12); ceci a ete suivi egalement dans la conception tectonique de la plastique architectonique, des chapiteaux et des portails, et la correlation de l\u27espace exterieur et de l\u27espace interieur. Dans ces deux groupes d\u276difices ne sont donc utilises que certains elements, qui caracterisent le Premier art roman du XIe siecle, selon les traditions et les impulsions nouvelles, mais »l\u27exteriorite« de l\u27Eglise reformee est caracteristique pour les deux groupes