Apports byzantins dans la sculpture arménienne préarabe

International audienceThe article attempts to assess what Byzantium could bring to the carved decoration of Armenian churches during the first centuries after the adoption of Christianity and especially in the 7th century. At the end of the Early Christian period, around the 6th century, proto-Byzantine art probably contributed to the development of the original type of composite Armenian capitals, with volute balusters on a basket, which would flourish in the following century. But it was especially in the 7th century that Byzantine contributions really began to appear in Armenian architecture and in its sculpted decoration. This process follows the victories of Emperor Heraclius against Persia, and is part of the golden age which marks Armenian architecture between 630 and 690. During this period of development, architecture seems to borrow from Byzantium not only some constructive elements, such as the pendentive, which then replaced the squinch in Armenian churches, and the opening of three windows in the apse, instead of the traditional single window, but also decorative models. Along with the penetration of early Christian and proto-Byzantine iconography into Armenian mural painting, figurative sculpture, which transposes and adapts compositions painted in the apses onto its facades, significantly enriches its iconography and renews its style. The study presents several examples of this phenomenon on the main Armenian monuments of the 7th century: Mren, Odzoun, Pemzashen, Ptghni and Zvartnots, as well as on the church of Ateni in Iberia (Georgia).L’article tente d’évaluer ce que Byzance a pu apporter à la décoration sculptée des églises arméniennes durant les premiers siècles après l’adoption du christianisme et surtout au VIIe siècle. À la fin de la période paléochrétienne, vers le VIe siècle, l’art protobyzantin a probablement contribué à l’élaboration du type original des chapiteaux arméniens composites, avec balustres à volute sur corbeille, qui s’épanouiront au siècle suivant. Mais c’est surtout au VIIe siècle que des apports byzantins commencent véritablement à apparaître dans l’architecture arménienne et dans sa décoration sculptée. Ce processus est consécutif aux victoires remportées par l’empereur Héraclius contre la Perse et s’inscrit dans l’âge d’or qui marque l’architecture de l’Arménie entre 630 et 690. Durant cette période d’essor, l’architecture emprunte, semble-t-il, à Byzance non seulement quelques éléments de construction, comme le pendentif, qui remplace alors dans les églises arméniennes la trompe, et l’ouverture de trois fenêtres dans l’abside, à la place de la traditionnelle fenêtre unique, mais aussi des modèles de décoration. Parallèlement à la pénétration d’iconographies paléochrétiennes et protobyzantines dans la peinture murale arménienne, la sculpture figurée, qui transpose et adapte sur ses façades des compositions peintes dans les absides, enrichit alors sensiblement son iconographie et renouvelle son style. L’étude présente plusieurs exemples de ce phénomène sur les principaux monuments arméniens du VIIe siècle : Mren, Odzoun, Pemzachèn, Ptghni et Zvartnots, ainsi que sur l’église d’Aténi en Ibérie (Géorgie)