: What is a fair school ?

National audienceThis text begins with the many possible ways of defining the stakes included in the notion of school justice. A first pattern lies in the pattern of equality of opportnity in a meritocratic approach. A second one supports the idea of breaking away from a strict conception of equality, in order to make up for social unequalities by giving more to those who have less. A third model insists on the notion of a set minimum amount of knowledge and skills to be successfully mastered before leaving school. Then a fourth one insists on the independence of "justice areas", a fair school being a school where hierarchy doesn't matter very much when leaving school, a school that cares for the integration of all, a school for which streamlining and grading don't interfere with the dignity of the person. As a matter of fact, these conceptions of justice are incompatible with each other, may be not at the level of principles, but at the level of school practices and school policy. To clarify the limits of each model, the text relies on findings belonging to the domain of the sociology of education. The conclusion is that a fair school cannot stem from a single conception of justice but results from a combination of principles that interact with each other and therefore mitigate each other's effects.Ce texte part de la multiplicité des manières de définir les enjeux de justice auxquels l'école fait face. Un premier modèle est celui de l'égalité des chances méritocratique. Un second invite à rompre avec la stricte égalité pour compenser les inégalités sociales en donnant plus à ceux qui ont moins. Un troisième modèle met en avant la notion d'un minimum de savoirs et de compétences garantis. Enfin, un quatrième insiste sur l'indépendance des "sphères de justice", une école juste étant celle dont les hiérarchies ont relativement peu de conséquences au sortir de l'école, celle qui est d'abord soucieuse de l'intégration sociale de tous et celle dont les classements n'affectent par l'égale dignité des individus. De fait, chacune de ces conceptions de la justice s'avère contradictoire avec les autres, sinon dans l'ordre des principes, du moins dans celui des pratiques et des politiques scolaires. Pour éclairer les limites de chacun des modèles, le texte s'appuie sur les résultats établis par la sociologie de l'éducation. La conclusion est que l'école juste ne peut être le fruit d'un seul principe de justice, mais plutôt le produit plus ou moins stabilisé d'une combinaison de principes croisés et atténuant réciproquement leurs effets