La colonisation du Viêtnam par la France intervient dans le cadre d’un synchronisme qui, au XIXe siècle, associe d’une part la domination-exploitation du pays et, d’autre part, la confirmation de la prééminence de la biomédecine dans les politiques de santé européennes et l’essor de l’industrie pharmaceutique occidentale. L’analyse des fonctions des remèdes traditionnels sino-vietnamiens devient alors un formidable outil de compréhension de la rencontre entre deux systèmes médicaux fort différents. De prime abord dénoncés par les autorités coloniales et les médecins français comme un poison mortel à proscrire par tous les moyens, ces remèdes ne sont pas pour autant disparus et ils s’avèrent le révélateur d’une variété de comportements et de...