Les transformations de l'exercice de l'autorité épiscopale dans l'Église catholique en France à la lumière de la condamnation de l'Action française

Premières lignes : La condamnation de l’Action française (AF) par le pape Pie XI, en 1926, est habituellement interprétée comme un moment de transformation du rapport des catholiques à la politique. Confirmation d’un « Second Ralliement » des catholiques à la République (Paul 1967 ; Rémond et al. 1962, 3 : 579-580), elle aurait ouvert l’espace des engagements politiques en dissociant la cause de l’Église de celle de la Couronne. On assiste alors à une remise en cause de la capacité des clercs à énoncer la vérité religieuse (Lagroye 2009 : 71). La justification doctrinale, objet principal des travaux sur la condamnation jusqu’à aujourd’hui, n’est pourtant qu’un aspect de l’acte d’autorité romain. La condamnation soulève un autre problème : la manière dont l’autorité religieuse est exercée...