Les murs de champs en terrasses antiques dans les paysages de la<br />montagne mediterraneenne

Les paysages actuels de nos montagnes méditerranéennes sont caractérisés par des étagements sophistiqués de champs en terrasses consacrés à l'arboriculture, à l'agriculture sèche et irriguée ainsi qu'à l'élevage. La datation de ces ensembles remarquables n'est pas chose aisée. Nombre d'exemples restent sujets à caution. Néanmoins, les techniques et les savoirs-faire mis en œuvre pour cette véritable construction de paysages agricoles ne sont pas seulement apparus aux temps modernes. Quelques termes comme « faïsses » ou « bancels » sont mentionnés dans les textes médiévaux du sud de la France. Pour l'Antiquité, on a longtemps cru que le vocabulaire désignant ces constructions de pierre sèche n'existait pas. De là à nier l'existence de champs en terrasses grecs ou romains, le pas a souvent aisément été franchi. Cependant, les sources écrites et iconographiques ne sont pas muettes sur les champs étagés sur les pentes des montagnes méditerranéennes. Pour les mettre en évidence, il faut aller chercher du côté du corpus des Agrimensores latins (Siculus Flaccus), des actes de vente d'un domaine en Afrique du Nord (Tablettes Albertini) et dans les textes relatifs à la législation de l'irrigation (Tables de Lamasba). Depuis peu, avec l'ouverture de l'archéologie à l'interdisciplinarité, des ensembles de champs terrassés et leurs murs de soutènement en pierre sèche qui constituent les images caractéristiques de nos paysages méditerranéens montagneux jusqu'à nos cartes postales, ont pu être datés de l'Antiquité grâce à la science des sols ou pédologie