De l’économie productive à l’économie fonctionnelle : vers une hybridation des champs de liberté du citoyen

L’économie circulaire, en s’inspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels, découple la croissance économique de l'épuisement des ressources naturelles par la création de produits, services, modèles d’affaire et politiques publiques innovants.Ce nouveau modèle économique, l’économie de fonctionnalité, est un modèle de production, de distribution et de consommation de services qui repose sur le passage de la vente d’un bien à la vente de son usage : la valeur d’un produit réside désormais dans sa fonction, et non plus sur sa possession. Cette logique encourage une conception adaptée des biens de consommation, leur mutualisation leur réutilisation, leur modularité et leur gestion et permet ainsi de découpler le service fourni de la quantité de produits distribués.A la faveur de la crise économique et de l’essor des réseaux virtuels, cette logique de réemploi et de mutualisation des ressources prônée par l’économie fonctionnelle développe le secteur de l’économie collaborative, en permettant un accès généralisé du consommateur à la satisfaction de ses besoins et créatrice de liens sociaux, elle s’inscrit dans la “boucle” de l’économie circulaire.En passant du système d’économie productive à l’économie de la fonctionnalité, les acteurs du système économique circulaire interagissent ainsi entre les sphères du symbolique, de l’économique et du politique, en corégulant leurs échanges garants des champs de liberté de l’individu-consommateur-acteur par l’entremise des leviers de la jouissance (droit d’usage) et de l’exploitation (usufruit) du produit.En permettant l’ouverture de l’ordre économique à la pluralité fonctionnelle, l’économie circulaire hybride ainsi les principes marchands par la multidimensionalisation des logiques d’échange sur les trois piliers de l’économique, du symbolique et du politique. Cette co-régulation des flux d’échange entre le corps social, le système économique et les structures de gouvernance constitue de fait un outil de réconciliation des acteurs du système, en permettant une construction hybride de leurs champs de liberté. Cette hybridation apportée par ce système d’économie fonctionnelle met ainsi en oeuvre des réseaux d’intelligence collective qui se substituent aux organisations humaines pyramidales par l’entremise d’acteurs associant des compétences interdisciplinaires variées et spécifiques.Ce faisant, ce système de corégulation des flux d’échange signe le passage du pouvoir vertical au pouvoir latéral, en faisant émerger un « écosystème évolutif » mieux adapté aux principes de la mondialisation et de la dématérialisation des biens et objets, ce qui permet d’activer de nouveaux leviers d’une démocratie directe plus respectueuse de l’environnement