Le vote entre innovation institutionnelle et tradition doctrinale. L'assemblée synodale du diocèse de Bordeaux, juin 1992-mai 1993

Les institutions religieuses ne sauraient ignorer durablement les « technologies » en vigueur dans leur espace socio-politique, singulièrement en régime démocratique pluraliste. Mais avec quels effets ? Le recours aux procédures électorales pour initier un système représentatif à l'échelle diocésaine — dans le cadre de synodes, nouvelle forme organisationnelle infranationale de mobilisation religieuse à visée réformatrice — est-il de nature à trans­former de façon radicale les rapports de pouvoir au sein de l’Église catholique ? A l'instar de toute innovation, il entre nécessairement en composition avec les impératifs de la « tradition », en particulier le statut doctrinal de l'autorité hiérarchique. Seul habilité à promulguer les nouvelles dispositions et même seul véritable « législateur », l'évêque ne saurait pourtant faire obstacle, face à la dynamique d'une assemblée élue, à l'orientation de son institution vers le modèle de la monarchie constitutionnelle