Social dynamics and permanence in Polynesian institutions.

Although it is said to be « traditional », the Polynesian society of Wallis Island has always been changing. What can we know about its past that enables us to understand the paradox of its continuing while changing? Starting from the study of the traditions gathered by Father Henquel at the beginning of the Twentieth Century, this book aims at eliciting and understanding the values and deep logic that operate status distinctions, organize the allocation of responsibilities and, most of all, give meaning and efficiency to all kinds of action.The study focuses on the chieftainship - often called kingship - which is at the top of the social organization, with its relationships to land tenure. It elicits the conditions and the modalities of their mutations, especially under the influence of the Tongan immigrants, the Catholic missionaries and the French State. This diachronic approach is articulated with a synchronic one. It shows how similar principles organize socio-cosmic relationships at different nested scales - the village, the district and the country (fenua) - that together constitute the land, the living and the dead. Eschewing an approach in the sole perspective of politics and power, this monograph aims at shedding light on Wallis' sociocosmic dimensions. Thus, beyond the classic opposition between so-called Polynesian and Melanesian societies, this approach can be of use to understand other Polynesian societies.Ce livre dégage les caractéristiques principales de la société wallisienne, notamment ses dynamiques propres et celles de ses traditions. L’approche anthropologique de l’histoire de la chefferie et de l’évolution du système foncier permet d’analyser différents aspects des mutations sociales à l’œuvre sur plusieurs siècles et les logiques qui ont présidé.Le propos se fonde sur l’étude des archives, de l’ethnographie et des traditions orales compilées au début du XXe siècle par le père catholique Joseph Henquel. Ce recueil faisant autorité sur l’île pour ce qui concerne l’histoire ancienne, il constitue le fil rouge de premières analyses. Le propos part donc des vestiges archéologiques et de l’analyse critique d’un texte focalisé sur l’histoire des « rois » (hau) de Wallis, pour en dégager les logiques et recontextualiser les enjeux à l’époque de la compilation et de la rédaction. Il présente ensuite le lien entre chefferie actuelle et système foncier pour mettre en lumière les principes de l’autorité et en montrer les logiques, à la fois anciennes et profondes.Ce livre s’attache donc à des questions complexes qu’il aborde par plusieurs entrées. Il considère le fondement épistémologique des problèmes que pose la compréhension de l’action, du temps, de l’espace et du social. La définition même du mot « société », notamment, qui doit être précisée lorsque le terme est appliqué pour désigner un système relationnel très complexe, à la fois clos sur lui-même et largement ouvert sur un extérieur dont il intègre certains apports dans ses propres dynamiques. À travers l’étude de l’exemple wallisien, ce livre montre certaines caractéristiques propres au développement et au changement des sociétés de la région. Il montre, enfin, la place très particulière de la société wallisienne dans l’histoire locale, mais aussi dans l’histoire coloniale de la République française