La représentation de la vieillesse dans les fragments 1,2 et 5 (éd. West) de Mimnerme et dans les poèmes homériques

International audienceThe aim of the present article is to bring to light, in fragments 1, 2 and 5, Mimnermus' way of building up, through constant references to the homeric poems, a representation of old age which is radically contrasting with the one given by them. Effectively, the elegiac poet, when compared with the homeric poems, not only chooses to give a totally negative description of old age and to depict old age as such, but mainly severs it from the heroic values which it is related to in epics : considering the pleasures of love as the one aim in human life, he makes of old age an insufferable evil as well as an inevitable occurrence, an early form of death, even worse than death itself. By so doing, he proposes, when compared with epics, a narrower focussing on the individual that old age reaches at his innermost being. The poet's view of old age is new, as well as deeply pessimistic and highly provocative.Le présent article a pour but de mettre au jour, à partir des fragments 1, 2 et 5, la manière dont Mimnerme construit, par le biais de références constantes aux poèmes homériques, une représentation de la vieillesse rigoureusement opposée à celle qu'en offrent ces derniers. Ainsi, le poète élégiaque non seulement choisit, par rapport aux poèmes homériques, de présenter la vieillesse sous un jour entièrement négatif et de la dépeindre pour elle-même mais surtout la détache totalement des valeurs héroïques auxquelles elle est liée dans l'épopée : considérant les plaisirs amoureux comme le seul but valable de l'existence, il fait de la vieillesse un mal à la fois insupportable et incontournable, semblable à une première forme de mort pire encore que la mort elle-même. Ce faisant, il opère, par rapport à l'épopée, un net resserrement sur l'individu que la vieillesse atteint dans toute la profondeur de son être. Le propos du poète, on l'aura compris, est à la fois nouveau, profondément pessimiste et éminemment provocant