Image/paysage

Revue XOANA, n° 5http://www.jmplace.comLa période récente a vu fleurir une quantité incommensurable de travaux sur le rapport de nos sociétés à la nature, sauvage ou domestique, au point que tout y fait paysage. Dès lors que toute société ne saurait s'abstraire de l'espace physique, naturel et artificiel où elle vit, qu'elle se le représente comme elle se représente la nature et le monde, pour y survivre et pour y agir, dès lors que ce regard apparaît conscient et contrôlé, qu'il ne cesse de se modifier, qu'il devient enjeu de rapports sociaux et de pouvoirs, il y a “ paysage ” et matière à recherches sur le paysage.Cependant un paradoxe se fait jour. Alors que le paysage est ab initio affaire de regard et de représentation, qu'il naît précisément avec et par les images plus encore que par des représentations sémantiques et littéraires, certains semblent oublier ou ignorer qu'il n'est pas de paysage sans image, qu'ils sont consubstantiels. L'image est pourtant rappelée de manière permanente à leur attention, tant elle se montre indispensable à la production, à la circulation, à l'appropriation sociale de ces regards, à la conservation de paysages mythiques ou identitaires. Plus que véhicule, elle est ce regard, et elle l'enseigne. Certains y ont prêté une attention plus conséquente -soit qu'ils en fassent un instrument d'analyse, soit qu'elle en forme le matériau, soit qu'elle constitue leur question principale-. Ils ont accédé à notre demande, à savoir d'examiner plus précisément les procédures par lesquelles l'image paysagère avait été construite, diffusée, transformée, consommée, échangée