Les reliques et le pouvoir des princes territoriaux, IXe-XIe siècles : politique et représentation.

A l'époque carolingienne, les acquisitions et les translations de reliques ont eu une fonction éminente. L'initiative des translations de reliques incombait à cette époque à l'empereur et au roi mais aussi aux comtes, ducs ; plus tard, d'autres seigneurs territoriaux commencèrent à prendre part au contrôle du culte des reliques. Cet intérêt des grands laïcs pour la possession et le contrôle du culte des reliques se manifeste particulièrement bien dans la littérature hagiographique des IXe-XIIe siècles. L'analyse d'un corpus représentatif de récits de translations à l'initiative des grands laïcs, en particulier dans les espaces périphériques de l'empire carolingien, permet d'observer les changements survenus dans les modalités d'acquisitions des reliques mais aussi dans leur représentation à travers le discours narratif. En tenant compte de la chronologie des faits rapportés et de la date de la rédaction des récits, on peut distinguer trois phases dans la représentation des translations : translations comtales dans le respect de la légitimité à l'époque carolingienne ; translations de reliques de saints locaux et régionaux ayant lieu lors de l'émancipation des princes territoriaux ; élaborations légendaires autour des translations de reliques christiques ou apostologiques