La belle captive : la girafe dans les ménageries princières (xiii^e-xv^e siècles)

Présentation du colloque « La Bête captive »sur : http://calenda.revues.org/nouvelle9115.htmlLa girafe du Moyen Âge et du Quattrocento est en Europe un animal très rare et exceptionnel ; vivant en Afrique, elle ne doit son arrivée sur notre continent qu'aux échanges diplomatiques avec les souverains arabes, notamment égyptiens, qui en ont possédé dans leurs ménageries depuis le début de l'hégire jusqu'à l'époque moderne. À ce propos, la communication donnera quelques éléments sur les conditions de capture, de transport et de commerce de la girafe dans le monde arabo-musulman.Absente sur le sol européen depuis l'Antiquité, la girafe fait son retour dans les ménageries royales et impériales au xiiie siècle, en Italie à la cour de Frédéric II et en Espagne à celle d'Alphonse X. Même si les témoignages sont rares (tant textuels qu'iconographiques), son arrivée va renouveler les savoirs sur la girafe, alors que le Moyen Âge connaissait de l'Antiquité un animal nommé camelopardalis, « girafe » transmise (mais très approximativement décrite) par Pline, Solin et Isidore de Séville, et que les médiévaux ne sauront identifier à la girafe réelle. L'arrivée de l'animal en Italie au Duecento va donner son nom nouveau, dérivé de l'arabe, de « girafe » dans les langues européennes ; son retour auQuattrocento à la cour des Médicis sera l'occasion de la confronter aux textes grecs classiques, permettantl'identification entre l'animal réel et la camelopardalis décrite dans les textes de l'Antiquité. Enfin, serontabordées quelques questions d'ordre symbolique sur le statut de la girafe comme attribut du pouvoir,signe de faste et de luxe, dans le cadre d'échanges avec les souverains orientaux, héritage des ancienstributs imposés aux royaumes africains