Les détracteurs de Claudel n’ont cessé de le présenter comme un poète ancré dans le Moyen Âge chrétien. L’inspiration médiévale de Claudel, sensible de Tête d’Or au Chemin de la Croix n° 2, dénierait ainsi à son art toute modernité. En considérant l’intégralité de son œuvre, il apparaît que le Moyen Âge n’implique en rien une régression. Le Moyen Âge claudélien est beaucoup plus vaste qu’on ne l’imagine : il n’est pas uniquement chrétien mais accueille toutes les traditions du monde. Il ne fait pas seulement revivre les genres et formes de ce passé, mais les hybride. Le Moyen Âge est dès lors moins tourné vers le passé que vers l’avenir et semble, à sa manière, infiniment plus moderne que celui de ses contemporains. C’est ce que nous tenton...