Islam in the Commission's system of regulation of religion (1990-2004)

Since the Nineties, given the stakes of enlargement and the building of a political Europe, a pluralisation of the European religious scene has taken place. Increasingly many religious groups choose to open an office near European institutions. Islam was an object of study by the Commission or was treated through the angle of immigration, but it is now in a position to become an actor in the construction of Europe through the emergence of Muslim-European organisations. This evolution is accompanied by investigation on the place of Islam in the European heritage. The debate on the Preamble to the future Constitution of the Union, to which Muslim organizations made a contribution, raises the question of an inclusive or exclusive, constructivist or substantialist definition of European identity. Since the Delors presidency, the European Commission has built tools with which to organize relationships with religious and humanist groups. What is the place of Islam in this framework? What is at stake is the degree of pluralism in the emerging European model for the regulation of religion. European policy is ambiguous, especially since September, 11. Does Islam remain the internal and external border for the Union? This is the main issue to be examined in this textDepuis les années 90, face au défi de l'élargissement et de la construction d'une Europe politique, on observe une pluralisation de la scène religieuse européenne : des groupes religieux de plus en plus nombreux choisissent d'ouvrir un bureau auprès des institutions européennes. L'islam, jusqu'alors objet de réflexion et d'études pour la Commission, ou traité par le biais de la question des migrations, se met en position de devenir acteur de la construction européenne, à travers la mise en place d'organisations musulmanes transnationales européennes. Cette évolution s'accompagne d'une réflexion sur la place de l'islam dans l'héritage européen. Le débat autour du Préambule de la future Constitution de l'Union, auquel des organisations musulmanes ont apporté des contributions, pose la question d'une définition inclusive ou exclusive, constructiviste ou substantialiste de l'identité européenne. De son côté, la Commission européenne a mis en place, depuis la présidence Delors, des outils de relations avec les organismes religieux et humanistes. La place de l'islam dans ce dispositif est symptomatique du degré de pluralisme du modèle européen émergent de régulation du religieux. Cette politique n'est pas sans ambiguïtés, notamment depuis le 11 septembre. L'islam reste-t-il la frontière intérieure et extérieure de l'Union ? C'est la question que nous examinerons dans ce text