Cet article interroge le rapport à l’art d’Élisée Reclus (1830-1905) et du circuit des géographes anarchistes, affectant à la fois leur approche scientifique et leur engagement politique. Par l’analyse des textes de Reclus sur l’art et des sources primaires permettant de reconstruire ses réseaux, et à l’aide de la littérature internationale portant sur ces thématiques, nous abordons une conception de l’art, de la géographie et de la politique qui envisage le monde comme œuvre d’art, à travers la métaphore apparentant l’artiste qui travaille à ses matériaux pour une finalité esthétique, au scientifique engagé qui travaille à améliorer le monde du point de vue environnemental et social, c’est-à-dire à l’embellir