Les conceptualisations des nouvelles formes d'emploi. Un parcours réflexif.

Sous l’effet de changements sociétaux, technologiques et économiques au cours des dernières décennies. On assisterait à un développement sans précédent des nouveaux arrangements de travail, créant une sorte de zone grise entre travail salarié et indépendant. Alors que la demande et le besoin d’information sur ces formes de travail grandit, les statistiques publiques concernant le marché du travail ne permettraient guère d’objectiver le phénomène, poussant dès lors les chercheurs à suggérer de nouvelles approches statistiques. Au travers de trois articles faisant discuter des approches sociologiques assez différentes, de la sociologie quantitative à l’analyse de discours, de la sociologie de l’emploi à la sociologie des sciences et de la quantification, nous arrivons à des résultats complémentaires nuançant en premier lieu les approches binaires des Nouvelles Formes d’Emploi (NFE), montrant les liens entre récits politiques et conceptualisations et suggérant des pistes de compromis et leviers potentiels pour améliorer la soutenabilité de ces formes de travail. En montrant le lien entre savoir expert, instruments statistiques, récits et modes d'action politiques et usages sociaux des statistiques, nous montrons comment le monde du travail s'autodécrit comme en mutation et participe à construire cela comme une évidence au travers de nouvelles catégories statistiques et de récits politiques. Ce travail montre ainsi qui a du poids dans l’institutionnalisation de cette réalité du monde du travail et permet de poser la question de ce qui est visible ou non quand on invente des catégories ainsi qu'ouvrir la voie à des récits et conceptualisations alternatives