Sociabilité et convivialité juives nord-africaines dans les cafés du Marais

Dossier : La vie au caféNational audienceThe numerous cafés hold by Jews from Noth Africa rue François Miron in Paris in the inter-war period were reference marks and places of sociability for their customers who were native of the same places. Though they had very few relations with Jews from de yiddishkeit who lived in the same area, they were able to maintain and cultivate a very strong identity through culinary traditions and oriental music. This article analyses also their strategies during the war and German occupation, as well as the efforts they made to rebuild their lives afterwards.Les nombreux cafés et restaurants exploités par des Juifs d'Afrique du Nord rue François Miron ont constitué durant l'entre-deux-guerres autant de points de repère et de lieux de sociabilité pour les originaires d'outre Méditerranée qui avaient jeté leur dévolu au sud du quartier Saint-Gervais. Si l'accointance avec les populations yiddishophones toutes proches s'avérait au mieux limitée, ils avaient par contre su maintenir et cultiver une fidélité identitaire bien vivante présente tant au travers des goûts et modes traditionnels culinaires que de la musique orientale accompagnant les réjouissances familiales. Confrontés aux mesures d'aryanisation économique et à la multiplication des arrestations qui désormais ponctuaient le quotidien des Juifs durant l'Occupation, les originaires du Maghreb mirent en œuvre une stratégie qui leur fut propre : revêtir l'identité d'un Arabe musulman. Si la ressource fut plus d'une fois couronnée de succès, le pillage et la déportation touchèrent néanmoins nombre de ces familles. À la Libération, les patrons des cafés et restaurants reprirent tant bien que mal leur activité. La multiplication de ces lieux de convivialité qui s'ensuivit firent les délices des nombreux joueurs de cartes et autres aficionados des parties de dames ou de jacquet, renouant ainsi avec une pratique profondément ancrée