: Interactional dynamics of the oral communicative activities in language classroom

A travers cette communication, nous proposons une réflexion sur la manière de cerner la dynamique interactionnelle des activités communicatives orales de la classe de langue, chaque activité étant conçue comme une situation d'apprentissage particulière qui se construit dans la dynamique de l'interaction. Nous considérons que la dynamique interactionnelle – qui correspond à la mise en mouvement et la progression de l'interaction par l'activité dialogale des interactants (ce qui entraîne la co-construction progressive du discours conversationnel) – se déroule essentiellement sur quatre niveaux différents : a) une dynamique interlocutive, b) une dynamique thématique, c) une dynamique discursive, d) une dynamique des rapports de places. Deux activités de classe, menées avec des apprenants algériens de FLE, font l'objet de notre analyse : un débat et une tâche de rédaction collaborative (interaction à visée fonctionnelle). Ces activités ont été enregistrées puis transcrites suivant la méthode de la linguistique interactionnelle. L'étude est menée grâce à une approche où domine la description méthodique de l'organisation des interactions et des conduites des interactants. L'analyse de la dynamique interactionnelle sur les quatre niveaux susmentionnés montre la manière dont les apprenants co-construisent des situations d'interaction très différentes. En résumé, les différences portent sur : – les dynamiques interlocutives et les réseaux de communications qui se configurent dans chaque activité, – la manière avec laquelle les apprenants co-construisent la structure thématique du discours, – Le travail discursif qu'implique chaque activité, – Les mouvements des rapports de places qui se construisent et se développent dans l'interaction. Si, comme l'affirme P. Bange (1992 : 69), « l'activité d'enseignement doit être définie comme consistant à influer sur et à manipuler la communication en L2 en vue de maximiser les processus acquisitionnels de l'apprenant », alors il est indispensable de disposer de descriptions précises des dynamiques interactionnelles que chaque activité ou tâche suscite de façon spécifique ; et, notamment, du rôle que peut jouer l'enseignant dans cette dynamique. Cela pourrait constituer un éclairage pour concevoir des activités didactiques plus pertinentes. C'est dans cette perspective que s'inscrit notre réflexion. Bange, P. (1992). A propos de la communication et de l'apprentissage de L2 (notamment dans ses formes institutionnelles). AILE n°1, 53-85. Cambra Gine, M. (2003). Une approche ethnographique de la classe de langue. Paris : Didier. Kerbrat-Orecchioni, C. (1990). Les interactions verbales. Paris : Armand Colin. Mondada, L. (1995). Analyser les interactions en classe : Quelques enjeux théoriques et repères méthodologiques. TRANEL n°22, 55-89. Pekarek Doehler, S. (2002). Formes d'interaction et complexité des tâches discursives : les activités conversationnelles en classe de L2. In F. Cicurel & D. Véronique (coord.), Discours, action et appropriation des langues (pp. 117-130). Paris : Presses Sorbonne Nouvelle