L'ordination des gays et lesbiennes dans l'église méthodiste de Nouvelle-Zélande: Conflits théologiques ou culturels ?

Le débat autour de l'ordination des gays et lesbiennes est devenu, depuis une vingtaine d'années, un point de cristallisation des tensions entre les différentes « communautés culturelles » de l'église méthodiste de Nouvelle-Zélande. Les partisans de l'ordination des gays et lesbiennes mettent en avant des principes d'égalité et de justice sociale et inscrivent leur démarche dans la continuité des engagements de l'église en faveur de l'ordination des femmes. Les opposants établissent au contraire une distinction à leurs yeux fondamentale entre ce qui relève du droit des individus et de la morale chrétienne. Cette article met en évidence le rôle de l'institution religieuse dans le processus d'élaboration d'une « frontière culturelle » séparant les opposants (migrants originaires des îles du Pacifiques) des partisans (Néo-Zélandais d'origine occidentale) de l'ordination des gays et lesbiennes. En d'autres termes, c'est parce que l'église méthodiste est plus prompte à reconnaître les différences culturelles que cette question a pu devenir le symbole d'une frontière plus culturelle que théologique. Ces divergences soulignent les contradictions d'une institution ecclésiale qui, malgré une forte pluralisation interne, continue à vouloir s'exprimer d'une seule voix sur les débats de société