Métacognition et dynamique de l'attention sélective

La dynamique du monde qui nous entoure nécessite sans cesse d'adapter nos décisions à son incertitude latente. Cette incertitude définit autant notre perception que le fonctionnement même de nos fonctions cognitives. La « métacognition » d’un individu - la manière dont il raisonne sur ses propres perceptions - peut être étudiée en comparant sa confiance à la qualité objective de ses décisions perceptives. Parce que l’attention sélective est une source importante de modulation sensorielle, une bonne métacognition des effets de l’attention sur la perception semble primordiale. La façon dont la confiance émerge du processus d’orientation de l'attention, et se développe ensuite dans l'espace et le temps, fait l'objet de cette thèse. Nous y décrivons notamment la solide dépendance que la confiance cultive à l'égard de l’attention visuelle, une dépendance qui subsiste à chaque étape du processus attentionnel. Les travaux expérimentaux présentés dans cette thèse suggèrent ainsi une dépendance si forte qu’une orientation erronée de l’attention passe souvent inaperçue au niveau métacognitif. Ces résultats témoignent de l'incapacité de la confiance à prendre en compte certaines des limites temporelles de l'attention sélective.Adaptive decision-making requires precise monitoring of decision quality in light of both sensory uncertainty and the variability inherent in cognitive functions. Such monitoring, or metacognitive reasoning, can be assessed by relating subjective confidence in a perceptual decision to objective accuracy. Selective attention is a known modulator of sensory processing, and reliable metacognitive access to attention may be the key to cope with the variability of the environment. The present dissertation investigates the temporal construction of visual confidence during and after the allocation of selective attention either to a point in time (temporal attention) or to a point in space (spatial attention). In both the temporal and spatial domain, we observe that attention constrains metacognitive ability, both during and after allocation. The robust temporal binding observed in the present thesis between attention and metacognition induces dissociations between confidence and accuracy when attention is misallocated. The empirical results presented in this work highlight a systematic inability to integrate the temporal dynamics of selective attention into metacognitive judgments