The experience of post-traumatic grief in Haitian children who witnessed of the earthquake of January 12, 2010

Confrontés au tremblement de terre du 12 janvier 2010 et ayant perdu un proche significatif durant la survenue de la catastrophe naturelle, cinq ans après cette dernière, quel est le devenir psychique, en termes d’expériences subjectives du deuil post-traumatique chez les enfants haïtiens restés dans leur pays ? Objectif. Cette recherche prospective a pour visée le repère post-événement du vécu psychique et psychologique du deuil dans son rapport au traumatisme, en vue de proposer des pistes de réflexion pour la mise en place de dispositifs permettant une prise en charge adaptée des enfants, à moyen et long terme en Haïti. Matériel et méthode. Nous avons fait usage du dessin de famille, du test des trois dessins suivi d’entretiens de recherche, du test projectif qu’est le TAT et d’un questionnaire portant sur la perte d’un proche. Cinq ans après le séisme du 12 janvier 2010, nous sommes allés à la rencontre d’enfants haïtiens âgés de 9 à 13 ans. Résultats. Cinq ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, les enfants haïtiens qui ont perdu un proche tout en ayant manqué eux-mêmes de mourir au cours de ce séisme vivent majoritairement un deuil difficile – 15 enfants sur les 20 rencontrés –. En outre, les préoccupations des enfants vivants à la crèche, une sorte d’orphelinat, sont davantage centrées sur la problématique familiale que sur l’événement catastrophique lui-même. Les dessins leurres sont l’une des productions graphiques privilégiées par ces enfants. Ils dessinent strictement des personnages incarnant la famille (parents, fratrie, amis) ou des personnages isolés. Enfin, cinq ans après la perte de l’être cher, les procédés d’élaboration du discours généralement utilisés par les enfants haïtiens qui vivent un deuil post-traumatique relèvent majoritairement du registre de la série C : évitement du conflit. Ce recueil de données nous invite à être vigilant, car quelques années après le séisme de 2010, il s’avère que des enfants sont aux prises avec des tourments qui nécessitent que l’on s’y penche.Following the earthquake of January 12th, 2010 and having lost a loved one during the onset of the natural disaster, what is the psychological become, in terms of the subjective experiences of post-traumatic grief among Haitian children who have remained in their country five years later ? Objective. This prospective research aims to evaluate the post-event, in particular the psychical and psychological experience of grief linked to trauma, and to examine for the establishment of mechanisms allowing appropriate medium and long-term care in Haiti. Material and method. We used the family drawing and the three-drawing test followed by research interviews, the TAT’s projective test and a questionnaire on the loss of a loved one. Five years after the earthquake of January 12th, 2010, we went to meet Haitian children aged 9 to 13. Results. Five years after the earthquake of January 12th, 2010, 15 out of 20 Haitian children that we encountered are experiencing difficult grief after the loss of a loved one and having risked death. In addition, the concerns of children living in the nursery, a kind of orphanage, are more focused on the family problems rather than on the catastrophic event itself. The decoy drawings are one of the graphic productions favored by these children. They strictly draw characters embodying the family (parents, siblings, friends) or isolated characters. Finally, five years after the loss of a loved one, the speech-making processes generally used by Haitian children experiencing post-traumatic grief, mostly fall within the scope of Series C: conflict avoidance. This data collection invites us to be vigilant, because a few years after the 2010 earthquake, it turns out that children are grappling with torments that require our attention