Au Moyen Age, les médecins ont somme toute assez peu décrit le corps féminin, qui faisait l'objet d'une approche extérieure et était envisagé davantage dans ses fonctions maternelles que dans sa réalité. L'intériorité de cet organisme demeurait donc largement une énigme. Elle put toutefois être appréhendée d'une manière à la fois diversifiée, précise et fine grâce à la science des urines qui connut dans l'Occident latin, à partir du XIIe siècle, un développement durable. Cet article présente donc d'abord cette discipline nouvelle, l'uroscopie, qui se proposait de lire dans le flacon d'urine les signes du corps du patient, avant de mettre en lumière le regard différencié qu'elle permettait de porter sur le corps féminin, regard allant jusqu'...