: Collections spécialisées, objets-frontières et partage des savoirs. Paris, 1789-1804.

During the French Revolution in its broadest sense (i.e. between 1789 and 1804) a wealth of confiscated objects flowed into the Parisian dépôts (repositories) while the system of national collections was being overhauled along rational lines and modelled on a system of knowledge. Each object was then assigned a place beforehand within one of the cabinets in the French capital. Natural history specimens went to the Muséum d'Histoire naturelle while art works were being directed to the Muséum des Arts and books to the Bibliothèque nationale. However, some sets of objects - mummies, antique statues, exotic artefacts etc. - were not given a well-defined place within the system of collections. These boundary-objects (material things concurrently endowed with different uses and meanings by scholarly communities) were then sometimes dismembered, sometimes displaced and above all, used as arguments in different fields of knowledge.Pendant la Révolution française au sens large, soit entre 1789 et 1804, une multitude d'objets confisqués envahissent les dépôts parisiens tandis que le système des collections nationales est rationalisé et décalqué sur un système des savoirs. Pour chaque objet, une place est alors définie à l'avance dans l'un des cabinets de la capitale. Les spécimens naturalistes rejoignent le Muséum d'histoire naturelle, les œuvres d'art le Muséum des Arts et les livres la Bibliothèque nationale. Néanmoins, certains ensembles matériels - momies anciennes, statues antiques, dessins naturalistes, artefacts exotiques etc. - n'ont pas de place bien définie au sein du système des collections. Ces objets-frontières, choses matérielles qui sont simultanément investies de différentes fonctions et significations par différents collectifs savants, sont alors tantôt démembrés, tantôt déplacés et, surtout, employés comme arguments dans différents domaines de savoir