Incertitudes socio-écologiques : les inégalités sociales et la défense du travail comme obstacles à la transition écologique

http://congres2012.aislf.org/pages/page45.phpLes incertitudes existentielles liées à la crise et la faiblesse des revenus conduisent à des pratiques nuisibles au plan écologique : achat d'aliments en hypermarché, renforcement des débouchés des pays ne respectant pas les normes de protection socio-environnementale, classes populaires se tournant plus vers les transports motorisés et vers le chauffage électrique ou vers l'usage des objets les moins chers (les moins réparables et les plus éco-impactants), etc. C'est chez les membres des classes populaires, qui sont pourtant les plus soumis aux nuisances et qui ont le moins les moyens de s'en affranchir, que les opinions sur la qualité de la vie et les exigences écologiques sont les plus faiblement marquées. Si l'explication du paradoxe peut être cherchée dans des mécanismes mentaux du type " faire de nécessité vertu " et dans le déni de réalité, le phénomène relève aussi d'une certaine logique : à l'instar de beaucoup de riverains d'installations dangereuses, la conscience du risque s'accroît à mesure que l'on s'éloigne spatialement des installations et que les emplois ou la manne financière liés à l'activité diminue... Plus vulnérables socialement et toujours sous la menace d'une délocalisation, les membres de la classe populaire ont tendance à défendre, ici et maintenant, leur emploi et donc les activités bien souvent dangereuses pour leur santé ou pour l'environnement et les générations futures. L'exposé abordera ces différents aspects des incertitudes socioécologiques