La couleur de la ville : les représentations urbaines dans les cartes de l'Ancien Régime

ISBN : 2-86906-118-8Frontières vertes, fleuves jaunes ou roses, villes rouges : les enlumineurs du XVIIe siècle, dans les Atlas coloriés, offrent au public des territoires imaginaires. Leurs choix sont signifiants. Comparer les diverses interprétations coloriées d'une carte imprimée permet d'approcher la façon dont les sociétés ont pensé leur espace. A partir d'une étude de cas - les cartes de la province de Bresse - l'analyse porte sur la façon dont la couleur sert à différencier les objets cartographiques, à les hiérarchiser, et enfin à construire des systèmes de relations. Pendant plus d'un siècle, le choix du rouge est une convention graphique générale pour désigner les villes. Puis à partir de la fin du XVIIIe siècle, il s'étend aux principales voies interurbaines, et progressivement les routes rouges prendront définitivement le pas sur les villes grises. En quelques siècles, la couleur de la ville passe de l'éclat du carmin à la grisaille