Espaces, circulations et responsabilités rituelles. La distinction de sexe à Wallis (Polynésie occidentale)

Cette communication ne vise pas à interroger, l'opposition de sexe constitutive de notre perception moderne du monde et des relations sociales en termes de domination et d'exclusion, mais l'organisation des relations et des représentations à la lumière d'une distinction sociologique entre ce qui est perçu et catégorisé comme "masculin" ou comme "féminin". Les enquêtes ethnographiques à Wallis (Polynésie occidentale) sur lesquelles se fondent cette analyse montrent différents niveaux de déclinaison de l'opposition masculin/féminin dans l'espace, suivant des positionnements relatifs ou des emboîtements complexes (notamment lors des cérémonies familiales, villageoises, paroissiales ou encore générales). Elles montrent également que, dans certains cas, les femmes rejoignent la catégorie du masculin, dans d'autres des hommes rejoignent celle du féminin, cette détermination se superposant à ce qui apparaît comme le sexe biologique ou le sexe socialement explicite... L'analyse des conceptions locales de l'espace, des formes de circulation et des responsabilités rituelles montre ainsi que, dans leur opposition, masculin et féminin, apparaissent comme des pôles qui n'organisent pas tant les choses en elles-mêmes (ou pour ce qu'elles seraient), mais qui permettent la mise en ordre de relations constitutives en des termes faisant sens pour le groupe social considéré. A Wallis, l'opposition entre masculin et féminin ne renvoie donc, ni à des réalités biologiques, ni à des réalités ontologiques, mais à des types de relations différentes et nécessairement complémentaires