Dans l'opinion commune, l'illettrisme des religieux mendiants s'impose. Franciscains, augustins, carmes, minimes, et dans une moindre mesure, dominicains seraient incultes. Rien n'est plus faux. L'enquête qui examine ici les relations de ces religieux avec la culture écrite prouve que dans les domaines de la vie spirituelle et de l'observance, de l'enseignement théologique et de la pastorale, ces ordres ont développé une gestion de l'écrit très originale. La bibliothèque conventuelle occupe une place centrale dans la vie intellectuelle de ces ordres, place réglée par leurs textes juridiques et disciplinaires. La pratique effective de la lecture, longtemps limitée à quelques livres indispensables pour ne pas déroger à la sainte pauvreté et h...