Euroscepticism as a Political Label: the Use of European Union Issues in Political Competitions in the New Member States

International audienceBreaking with the two analytical frameworks commonly used to account for party positions on European integration in postcommunist countries (i.e. cleavage theories and typologies of Euroscepticism), this paper analyses the Europeanisation of political competition in Hungary, Poland and the Czech Republic since 1989 by looking at the uses of European issues by politicians. European integration was a major resource to shape the lines of division that structured political fields along three dimensions: the selection of the actors qualified to take part in political games, competitions between legitimate actors and intra-party rivalries. But EU issues could be used only according to some general rules of political competition which evolved over time. In 1990, a pro-European stance was a normative theme, i.e. a general rule that determined political actors' behaviours. As the pre-accession process unfolded, a tension emerged between on the one hand collusion between parties, which moderated their criticisms in order to appear legitimate political actors, and on the other hand, instrumentalisation of EU issues to gain political capital at the expense of competitors. Saying "yes, but" to accession to the EU became a pragmatic rule of political game in the late 1990s. This resulted in ambiguous party positions on EU integration. A sociological approach to the Europeanisation of political competition shows that party views on EU accession depended on their location in the political field and their relations with their competitors.Rompant avec les deux cadres d'analyse communément utilisés pour rendre compte des positions partisanes sur l'intégration européenne dans les pays postcommunistes (la théorie des clivages et les typologies de l'euroscepticisme), cet article analyse l'européanisation de la compétition politique en Hongrie, Pologne et République tchèque depuis 1989 à travers l'étude des usages des questions européennes par les acteurs politiques. L'intégration européenne a constitué une ressource majeure pour construire les lignes de division structurant les espaces politiques selon trois dimensions : la sélection des acteurs qualifiés pour participer aux jeux politiques, les compétitions entre acteurs légitimes, et les rivalités intra-partisanes. Mais les questions européennes ne pouvaient être utilisées que suivant des règles générales de la compétition politique qui ont évolué au cours du temps. En 1990, une position pro-européenne était un thème normatif, càd une règle générale qui déterminait le comportement politique. Avec la progression de la pré-adhésion, une tension se fit jour entre d'une part la collusion entre des partis qui modéraient leurs critiques pour rester des acteurs légitimes, et d'autre part une instrumentalisation des questions européennes pour acquérir des capitaux politiques au détriment des concurrents. Dire " oui, mais " à l'adhésion à l'UE devint une règle pragmatique de la compétition politique à la fin des années 1990, ce qui explique les positions ambigües de nombreux partis. Prêter attention au caractère relationnel des prises de position sur l'Europe, dans une optique de sociologie partisane, permet de replacer les acteurs au cœur du processus d'européanisation