Autour de l'ouvrage J'ai dessiné la guerre : Ressources pédagogiques et formation des enseignants

La guerre est un objet difficile à enseigner : trop souvent il s'agit encore, pour un public peu averti, son enseignement consiste à égrainer une série de dates et de batailles. Et pourtant, les programmes font aujourd'hui la part belle à l'historiographie actuelle de la question et en particulier aux historiens de ce qu'on appelle " l'école de Péronne ", ainsi qu'à l'évolution du regard de la société tel que l'on peut le percevoir par exemple dans les medias : en terminale L et ES, les élèves doivent réfléchir à la dimension mémorielle de la guerre. Dans le primaire par contre, les programmes ne disent pas grand chose sinon qu'il faut étudier " les deux conflits mondiaux " et " l'extermination des Juifs et des Tziganes par les nazis : un crime contre l'humanité " dans une partie intitulée " la violence du siècle ". L'approche est délicate et le sujet rendu plus sensible par l'âge des élèves. Comment parler de la violence ? Comment traiter ces conflits récents dont les manuels du primaire ne parlent pas ? Comment aborder l'épineuse question du terrorisme ? Ces questions nous ont été posées par les enseignants qui ont suivi le stage de formation qui s'est tenu en 2012-2013. Nous leur avons proposé de travailler dans une perspective " éducation civique ", plus particulièrement de mettre l'accent sur l'éducation à l'image. Pour travailler à l'exploitation de l'ouvrage " J'ai dessiné la guerre ", qui constitue une précieuse ressource, mais pose aussi quelques défis et nécessite quelques réflexions préalables, nous avons opté pour une approche pluri-disciplinaire (arts plastiques, français, histoire)