Suivi des néoplasies cervicales intra-épithéliales de grade intermédiaire en Alsace : base de dépistage de l'association Eve

Médecine. Gynécologie-obstétriqueIntroduction : les néoplasies cervicales intra-épithéliales de grade intermédiaire (CIN2) sont des lésions du col utérin au fort potentiel de régression d’où l’intérêt de limiter les conisations chez les femmes en âge de procréer afin de ne pas impacter leur pronostic obstétrical en cas de grossesse. L’objectif principal de notre étude était de déterminer des critères prédictifs d’évolution des CIN2. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective réalisée à partir de la base de dépistage de l’association EVE concernant les patientes ayant eu un diagnostic de CIN2 en Alsace de Janvier 2012 à Décembre 2015. Les critères étudiés étaient l’âge, les antécédents cyto-colpo-histologiques et traitements antérieurs, les frottis de référence, les paramètres de suivi, l’évolution et les taux de perdues de vue. Résultats : 1087 patientes ont été incluses dont 302 (27,8%) n’ont pas été traitées immédiatement et engagées pour un suivi cyto-colpo-histologique. Le taux de perdues de vue des patientes suivies était de 12.6% à 18 mois. A la fin de la période de suivi, 157 (52%) cas se sont normalisés, 52 (17.2%) se sont améliorés, 79 (25.8%) avaient une anomalie majeure persistante et 15 (5%) se sont aggravés. 97 patientes (32.1%) ont été traitées secondairement. Il n’y avait pas de différence significative entre les groupes « suivi réussi » et « suivi manqué » en terme d’âge, d’antécédents et de frottis de référence. Il y avait significativement plus d’anomalies cytologiques majeures dans le groupe « suivi manqué » comparé au groupe « suivi réussi » (53,3% vs 10,6% ; p -0.05). Le délai moyen de normalisation des frottis était de 15.1mois (IC95% :13.7-16.4). Conclusion : Notre étude n’a pas permis de retrouver de critères prédictifs d’évolution des CIN2 mais la persistance d’une lésion de haut grade aux frottis de contrôle est un argument en faveur d’une évolution défavorable. De plus, le taux élevé de normalisation des frottis chez les patientes suivies dans les 24 mois suivants le diagnostic de CIN2 suggère qu’il conviendrait de différer d’au moins deux ans, l’exérèse des CIN2 de la femme jeune.Introduction: Since cervical intraepithelial neoplasia grade 2 (CIN2) have a potential to regress spontaneously, limiting conizations for young women in childbearing age is appropriate. The interest is to decrease the treatment of CIN2 in order not to impact the obstetrical prognosis in pregnancy of these women. The main objective of our study was to determine possible predictive criteria for the evolution of CIN2. Materials and methods: This is a retrospective cohort study based on the Eve screening database for patients diagnosed with CIN2 in Alsace from January 2012 to December 2015. The criteria studied were: Age, cyto-colpo-histological antecedents and previous treatments, reference smear tests, follow-up parameters, CIN2 evolution and rate of loss of view. Results: 1087 patients were included of which 302 (27.8%) are not yet in treatment for cyto-colpo-histological follow-up. The follow-up rate of the patients lost to follow up was 12.6% at 18 months. At the end of the follow-up period, 157 (52%) are normalized, 52 (17.2%) have improved, 79 (25.8%) had a persistent major anomaly, and 15 (5%) have worsened. 97 patients (32.1%) were treated secondarily. There was no significant difference between the groups "successful surveillance" and " unsuccessful surveillance" in terms of age, antecedents and reference smear tests. There were significantly more major cytologic abnormalities in the "missed surveillance" group compared to the "successful surveillance" group (53.3% vs. 10.6%, p -0.05). The average normalization time was 15.1 months (95% CI: 13.7-16.4). Conclusion: Our study didn’t find any predictive criteria of the evolution of CIN2 but the persistence of a major cytologic abnormalities in control smear tests seems to be an argument in favour of a negative development . In addition, the higher normalization rate in patients followed in the 24 months following the diagnosis of CIN2 suggests if possible to postpone the exeresis for two years for young women