Les expressions d'enthousiasme convenu des chefs d'État et de gouvernement réunis en Macédoine grecque les 20 et 21 juin 2003 pour recevoir des mains de son président le projet de Constitution préparé pendant dix-huit mois par la " Convention sur l'avenir de l'Europe " s'apparentaient davantage à celles que l'on entend dans les soirées empruntées -- où tout est forcément, selon l'âge et le milieu, " génial ", " mortel " ou " trop bien " -- qu'aux appréciations réfléchies qu'appelle un grand projet politique. Les réactions des uns et des autres ne devraient d'ailleurs tromper personne : alors que le chef de l'État français évoque, comme au lendemain du Sommet de Nice (décembre 2000), le " meilleur accord possible " (compte tenu des contraint...