Le cours magistral n’est pas un exposé savant. Mise en scène des savoirs selon un point de vue didactique et linguistique.

International audienceDans cette contribution, nous cherchons à saisir comment et à quelles fins l’enseignant produit son discours et ce, dans le cadre du cours magistral. Nous tenterons de comprendre en quoi la dimension dialogique du discours permet au professeur de manifester et de rendre effective son intention d’enseigner puis comment cette dimension dialogique contribue à la structuration du discours.Pour conduire cette étude, nous comparons les pratiques de deux enseignants : en M2, un professeur expérimenté de géographie et en L3, une moniteure-doctorante qui fait un cours d’introduction à la science politique. Le cours magistral apparaît beaucoup plus interactif qu’on ne le décrit habituellement. Il présente une forte hétérogénéité des formes de discours du professeur. Cette hétérogénéité lui permet de produire une « mise en intrigue » du savoir en jeu, par le tissage entre un discours académique, décontextualisé, saturé en savoirs notionnels et un discours contextualisé qui utilise la parole des acteurs de la communauté discursive savante, professionnelle et scolaire. Pour autant, cette mise en intrigue est associée à des formes d’étayage dont le but est d’aider les étudiants à déchiffrer « l’intrigue », par l’anticipation des difficultés potentielles de ces derniers. Ces résultats permettent d’établir certains des indicateurs de la transformation d’un enseignement basé essentiellement sur la transmission du savoir vers un enseignement centré également sur son appropriation par les étudiants. En termes d’innovation, nous pouvons dès lors envisager – dans le cadre de la formation – des processus de scénarisation des situations d’enseignement/apprentissage qui mobilisent cette forme de « mise en intrigue » du texte du savoi