Dans l’ombre et sous les masques de Fantômas…

International audienceFantômas, de Marcel Allain et Pierre Souvestre, paraît en feuilleton dans les journaux en 1911, puis sur les écrans en 1913, mis en scène par Louis Feuillade pour Gaumont. Ce sont les débuts d’un mystérieux et terrifiant criminel masqué, qui connaît une descendance jusqu’à aujourd’hui, sous des formes très diverses. Il en sera de même des créatures d’Arthur Bernède, Judex, par Georges Franju, et Belphégor, par Claude Barma ; et le feuilleton télévisé, Les compagnons de Baal, par Jacques Champreux, s’inscrit dans cette même veine. Avec Fantômas et consorts, le masque prend une double fonction de dissimulation et de distinction, le visage de l’inconnu devenant aussi incarnation du Mal. Ces personnages aux identités multiples, associés au vampire, semblent inséparables de l’ombre. Ils révèlent des mondes souterrains, se défient des lois, même celles de la nature par leurs facultés d’apparaître, disparaître, se transformer, se rattachant ainsi au courant du fantastique social dont parle Pierre Mac Orlan et dont le cinématographe en est une lumineuse illustration