Soldats et société civile dans les littératures française et allemande à la fin de l’Ancien Régime

International audienceIl existe certes une littérature ancillaire destinée à l’éloge des souverains et, en temps de guerre, à celui de leurs armées, et l’on note par ailleurs que la critique reste généralement assez timide ou prudente dans les territoires du Saint-Empire, pourtant parfois dévastés ou appauvris par la Guerre de Sept Ans. Une exception notable, mais isolée et vite occultée : la comédie grinçante du jeune Lenz Die Soldaten (1776), dont l’action se passe en France... Il faut aussi tenir compte d’un patriotisme allemand, qui prend de nombreuses formes, parfois antagonistes, mais dont l’un des traits communs est une certaine hostilité à la France dont la domination politique, culturelle, sociale est mal vécue par des intellectuels allemands en mal de reconnaissance chez eux et sur la scène internationale. La critique des guerres et des armées dynastiques paraît plus nette dans les écrits des représentants des Lumières françaises, on constate de ce point de vue une certaine continuité des Lumières au XIXe siècl