Prévention du sida. Médicalisation et politisation du risque chez les gais au cours des années 2000

National audienceL'épidémie de VIH/sida est désormais entrée dans sa quatrième décennie. Sa diffusion différentielle à l'échelle de la planète continue de souligner les inégalités structurelles, de classe, de genre et de race qui en sont le terreau. L'accès aux soins, au dépistage et aux outils de prévention demeure un enjeu de premier ordre pour des millions de personnes touchées, en particulier dans les pays du Sud. Ce faisant, le sida reste également une épidémie de la précarité et de la stigmatisation dans les pays du Nord. Depuis près de 25 ans, les modes de transmission du VIH sont scientifiquement établis, de même que les moyens de s'en prémunir ou de connaître son statut sérologique. Pour autant, les recommandations de prévention n'ont jamais cessé de faire l'objet de débats ; maladie transmissible, le VIH met à l'épreuve les conceptions de la sexualité. Des options aussi opposées que la promotion du préservatif ou l'abstinence avant le mariage traduisent bien à quel point les réponses politiques à l'épidémie engagent des conceptions diversifiées de l'ordre social