Le destin programmé d'une métropole transfrontalière : l'exemple du Grand Genève

International audienceLa question métropolitaine appliquée au contexte des frontières en Europe revêt un caractère spécifique au regard de l’attente de réponses sociétales aux problématiques de mobilités et de flux migratoires, de développement durable, d’accès au logement et de sécurité. Historiquement, les États-nations ont tracé des frontières en vue de garantir une médiatisation de leur action pour les citoyens. Désormais, les rapports multiples aux territoires conduisent à l’élaboration de politiques publiques qui s’affranchissent des limites nationales : la frontière , en tant qu’espace de l’interterritorialité, est au cœur des constructions métropolitaines. Elle constitue un lieu sans cesse renouvelé des agencements possibles entre, d’une part, une société des flux et des réseaux et, d’autre part, l’ancrage des individus, des institutions dans leurs relations aux territoires . Souvent révélateurs des futurs imaginés de la métropole, les projets urbains apparaissent, dans ce contexte, comme le lieu d’expression de la diffusion des normes métropolitaines contemporaines. A cet égard, la configuration de la métropole transfrontalière du Grand Genève, qui accueille sur son territoire des opérateurs internationaux (organisations internationales et européenne) et locaux , offre un cadre singulier pour l’analyse de l’élaboration et du positionnement des projets de développement urbains. Cet article a précisément pour objet de décrypter les logiques qui sous-tendent les dynamiques de coopérations transfrontalières genevoises mais aussi le processus de construction d’une stratégie métropolitaine en marche