UNE LOGIQUE SANS MERCI: LE TRAVAIL DE LA CURE A L'EPREUVE DES PREMIERS CAS FREUDIENS

Dans cette étude nous commençons par revisiter les cas Lucy et Katharina avec la volonté de porter l'accent sur la logique du déroulement de la cure, Freud ne s'étant attaché, dans ses Analyses critiques, qu'à reconstituer la genèse de la maladie. Pour cela, nous avons trouvé une aide inattendue dans le modèle proppien d'analyse des contes tel qu'il a été repris et raffiné par Greimas dans les années 60. Cette démarche nous permet principalement de délimiter chez les deux patientes de Freud, avec une certaine rigueur formelle qui permet d'échapper tout impressionnisme psychologique, différentes récurrences idiolectales délimitant différentes zones psychiques et d'esquisser leurs relations mutuelles. Il est certain que les circonstances très particulières des cures de Lucy et Katharina nous ont donné des prises assez précises pour l'exercice d'une telle méthode. Ces cures se distinguent en effet par des descriptions, prises sur le vif à la fin du « traitement », d'une même forme de soulagement somatique qui semble attester que quelque chose d'irrésistible a bien eu lieu et que quelque chose effectivement s'est dénoué. Il était néanmoins très tentant d'étendre l'exercice à d'autres cas; c'est donc ce qui est fait également pour Elisabeth von R,, Dora et l'Homme aux Rats