La phrénologie est-elle fille de l'Idéologie ?

International audienceLa phrénologie apparaît de prime abord comme l’une des postérités les plus improbables de l’Idéologie. Elaborée à Vienne par le docteur François-Joseph Gall (1758-1828) entre 1795 et 1798, au moment même où Pierre-Jean-Georges Cabanis (1757-1808) rédige ses mémoires sur les rapports du physique et du moral de l’homme, cette physiologie de l’esprit refuse d’être assimilée au programme de l’Idéologie française. Réciproquement, Cabanis semble ignorer la théorie de Gall, tandis que Philippe Pinel (1745-1826) en est un adversaire notoire. L’affaire serait donc entendue, si l’on n’observait au fil du premier XIXe siècle un rapprochement effectif des deux programmes sous la plume des adversaires du « matérialisme ». La dynamique de cette relation conflictuelle éclaire l’un des aspects de la postérité de l’Idéologie dans le domaine médical. Il en sera donné ici quelques éléments, en rappelant d’abord la position de Gall par rapport à l’Idéologie, en montrant ensuite le mouvement qui a permis d’établir un lien entre la phrénologie et l’Idéologie