Inventaire SIG des zones humides et des retenues d'altitude pour la fabrication de neige : un outil d'aide à la décision ?

Oranisateur : Unité de Recherche Ecosystèmes Montagnards du Cemagref Grenoble et le Pôle-relais TourbièresAprès avoir défini de façon théorique les risques d'interférences hydrologiques entre retenues d'altitude et zones humides, l'objet de notre intervention1 est de montrer en quoi l'analyse croisée d'un inventaire cartographique des zones humides et des retenues d'altitude peut être un bon outil d'aide à la décision, dans la perspective de futurs aménagements. En prenant l'exemple de la Savoie, nous montrerons également que ces inventaires permettent de dresser un bon état des lieux de la situation existante. Les retenues d'altitude (ou barrage d'altitude) sont des réservoirs d'eau artificiels destinés à alimenter en eau les enneigeurs des domaines skiables pour la fabrication de neige artificielle. Les retenues permettent, lorsqu'elles sont bien conçues et utilisées, de limiter les impacts d'un prélèvement direct dans la ressource au moment de l'étiage hivernal : l'eau est récupérée au printemps, à la fonte des neiges et stockée jusqu'à l'hiver suivant. Plus de 100 ouvrages existent actuellement sur les départements des Alpes du Nord, dont certains dépassent la capacité de 400 000 m3. D'un point de vue hydrologique, des interférences sont possibles entre ces ouvrages et les zones humides d'altitude : une retenue située à proximité d'une zone humide peut en perturber le fonctionnement hydrologique soit en l'asséchant (le cortège faunistique et floristique s'en trouvera alors fragilisé), soit au contraire en l'engorgeant (par un évacuateur de crue par exemple). Ce dernier cas de figure est cependant bien plus rare. Aujourd'hui, en Savoie, on compte 29 retenues (à une altitude moyenne de 2 000m et de capacité moyenne de 65 000 m3). Celles-ci sont majoritairement alimentées en eau par les réseaux AEP (Alimentation en Eau Potable), par des prélèvements dans les eaux superficielles ou par des systèmes mixtes (AEP et eaux superficielles). Selon l'inventaire des zones humides réalisé par le Conservatoire du Patrimoine Naturel de la Savoie et sur l'ensemble de ce parc de retenues, alors que 11% des zones humides (en surface) se situent en domaine skiable, 10 retenues se trouvent dans l'espace de fonctionnalité d'une zone humide et seule une retenue se trouve véritablement dans une zone humide.