Précarité et mobilités des journaliers agricoles uruguayens résidant en ville

In Uruguay, a sparsely populated country, the relations town-country have depended, since the conquest, on the extraction of wealth produced by the agricultural activity and on the inhabitants' mobility. During the twentieth century, the changes of management in farms have facilitated the wage system. It was accompanied by a casualized labour which unequally affected the employees. Among them, the day labourers are the most affected. This situation too is subject to change with the election of a government attentive to poverty. The precariousness is characterized by the rotation of the employment and the movement of labour among the farms in order to live. The particularity of the Uruguayan day labourers is to live in town, in suburbs. So, their mobilities fill the need for labour of the farms. Nonetheless, far from being likened to a mechanical adjustment, this mobility answers, on the one hand, strategies of recruitment and labour management by the employers and, on the other hand, an individual and family construction of the movement by the day labourers. What we have to establish is how these strategies lead to the setting up of various forms of mobility. From the study of the spatial practices of the labourers' everyday life living in two cities of the country (Somersault and Las Piedras), this thesis tries to understand how the professional mobilities of the farm labourers lie within their territoriality and how they allow to specify the relations town – country in Uruguay.En Uruguay, pays marqué par une faible densité de population, la relation ville-campagne repose, depuis la conquête, sur l'extraction de la richesse produite par l'activité agricole et sur la mobilité des habitants. Au cours du XXème siècle, les transformations de l'organisation du travail dans les exploitations agricoles ont favorisé la salarisation. Celle-ci a été accompagnée d'une précarisation de l'emploi touchant inégalement les salariés. Parmi eux, les journaliers ont été les plus affectés. Le gouvernement au pouvoir depuis 2005, plus sensible à la question de la pauvreté, se préoccupe de leur situation. La précarité se caractérise par la rotation de l'emploi et la circulation des travailleurs entre les exploitations. La particularité des journaliers uruguayens est de résider en ville, dans les quartiers périphériques. Loin d'être assimilée à un ajustement mécanique entre la localisation de la main-d'œuvre et celle de l'emploi, cette mobilité répond, d'une part, à des stratégies de recrutement et de gestion de la main-d'œuvre par les employeurs et, d'autre part, à une construction individuelle et familiale du mouvement par les journaliers. Cette thèse, qui s'inscrit dans les préoccupations actuelles sur la précarité et la géographie du mouvement, cherche à comprendre, à partir de l'étude des pratiques spatiales du quotidien des journaliers agricoles résidant dans deux villes du pays (Salto et Las Piedras), comment leurs mobilités professionnelles participent de leur territorialité et en quoi elles permettent de préciser les relations ville-campagne en Uruguay