Dynamiques professionnelles et salariales des journalistes

This thesis analyzes the French professional journalists considering them from their status as employees in companies subject to management requirements and profitability, following the insights of Max Weber on the press. This stance led to ask a central question about the tension between the legal subordination of the employee and the professional autonomy that requires work. Professional autonomy and wage conditions of journalists are designed from the joint analysis of wage dynamics (defense of the wage) and professional dynamics (defense of professional autonomy). Without denying the specific nature of the good produced (information), directed by a group including other categories of workers, the prospect intends to complete a sociology of journalism that was widely considered on the basis of their professional characteristics by a sociology of industrial relations and firms. Based on a socio-historical analysis based on complementary methods (interviews, observations, documents), it first analyzes the structure of the professional group of journalists employed as a category in a specific company, the press firms. We show how this group is historically as a set of professional employees. Various collective organizations of the group are then understood as instances of representations of journalism taken in a wider system of industrial relations. Analysis of mobilization when restructuring is finally showing how journalists try to arrange concrete room for act against the power of the employer. This general position leads to depart the classical point of view based on the relationship of journalism to money, to capture the wage dynamics in which journalism become a professional category.Cette thèse analyse les journalistes professionnels français en les envisageant à partir de leur statut de salarié dans des entreprises soumises à des impératifs de gestion et de rentabilité, suivant en cela les intuitions de Max Weber sur la presse. Cette posture conduit à poser une question centrale autour de la tension entre la subordination juridique du salarié et l’autonomie professionnelle que nécessite leur travail. L’autonomie professionnelle et la condition salariale des journalistes sont conçues à partir de l’analyse conjointe des dynamiques salariales (défense du salariat) et des dynamiques professionnelles (défense de l’autonomie professionnelle). Sans nier le caractère spécifique du bien produit (l’information), réalisé par un collectif englobant d’autres catégories de travailleurs, cette perspective entend compléter une sociologie du journalisme qui les a largement envisagés à partir de leurs caractéristiques professionnelles par une sociologie des relations professionnelles et des entreprises. Sur la base d’une analyse socio-historique qui repose sur des méthodes complémentaires (entretiens, observations, archives), on analyse tout d’abord la structuration du groupe professionnel des journalistes comme catégorie salariée dans une entreprise spécifique, l’entreprise de presse. On montre comment ce groupe se constitue historiquement comme un ensemble de salariés professionnels. Les différentes organisations collectives du groupe sont ensuite appréhendées comme des instances de représentations du journalisme prises dans un système de relations professionnelles plus larges (au niveau de la branche et de l’entreprise). L’analyse de mobilisations au moment de restructurations montre enfin comment les journalistes tentent de ménager concrètement des marges de manœuvre face au pouvoir de l’employeur. Ce positionnement général conduit à s’écarter du point de vue critique « classique » reposant sur le rapport du journalisme à l’argent, pour saisir les dynamiques salariales au sein desquelles se joue l’affirmation du journalisme comme catégorie professionnelle