Étude des conduites métacognitives d'élèves marocains du secondaire en relation avec la résolution de problèmes mathématiques

Dans cette recherche, nous avons étudié des conduites métacognitives en relation avec la résolution de problèmes mathématiques. Après avoir fait une revue de la littérature et délimité les conduites que nous allions par la suite considérer comme métacognitives, nous avons formulé deux objectifs: l'un concernant l'identification et l'examen des conduites métacognitives d'élèves marocains du secondaire en résolution de problèmes mathématiques; l'autre concernant l'effet de la familiarité du contexte d'un problème sur les conduites métacognitives. Nous avons invité douze dyades d'élèves, considérés comme bons en mathématiques, à "penser à haute voix" pendant qu'ils tentaient de résoudre deux problèmes différents, l'un à contexte familier, l'autre à contexte non familier. Les séances de résolution ont été enregistrées au magnétophone. Après transcription, nous avons obtenu 24 protocoles. Nous avons d'abord découpé en épisodes et en sous-épisodes les protocoles recueillis. Ces épisodes peuvent être de six types: épisodes de lecture, d'analyse, d'exploration, de planification, d'exécution et de vérification. Ensuite, nous avons identifié les conduites métacognitives manifestées par les élèves, que nous avons groupées en quatre catégories: 1) conduites de caractérisation et de contrôle de la compréhension d'un problème; 2) conduites de planification; 3) conduites de supervision et d'évaluation; 4) conduites de vérification. Les découpages des protocoles recueillis ont montré que c'est par un processus de nature constructive et à travers des conduites d'exécution cognitives que les élèves tentent d'élaborer de façon non linéaire une représentation du problème. Certaines conduites métacognitives paraissent intimement liées à la compréhension de l'action cognitive projetée ou en cours. Nous n'avons pas observé de relation positive entre le nombre des conduites métacognitives manifestées et le rendement des élèves. Nous n'avons observé de différence ni dans le nombre ni dans la nature des conduites métacognitives en fonction du degré de familiarité du contexte. Une difficulté importante, selon nous, réside dans le fait que les élèves n'ont généralement pas accordé une attention adéquate à des éléments-clés devenus explicites au cours de la résolution. Ils n'ont pratiquement pas manifesté de conduites métacognitives sous-entendant des questions telles que: pourquoi ce que l'on vient de faire ne marche-t-il pas? qu'est-ce qu'on est en train de faire au juste? pourquoi est-on en train de le faire?Québec Université Laval, Bibliothèque 201